
Episode 3
Aux villages, le matin du départ, le 19 mars
La course s’était bien terminée. Les gagnants étaient désignés, et la fête dura jusqu’au petit matin.
Les chefs de Luténia et Gnomia s’étaient entendus – les quatre équipes partiraient ensemble à la recherche du crocus de lune.
Pour Lutinenchef, c’était le binôme des Choupinettes qui avait sa confiance, le seul capable pour conduire l’expédition.
– J’ai une totale confiance en Mignonne, annonça Lutinenchef, très sûr de son choix. Elle est sérieuse et réfléchie cette petite. Et pour manipuler la baguette, il faut quelqu’un comme elle. En plus, c’est mon équipe gagnante, alors c’est encore mieux !
– Et bien pour moi, c’est Ambrette qui a toute ma confiance. Et puis, cher collègue, le vainqueur compte peu puisque les quatre équipes partent ensemble ! précisa Gnomenchef, un brin agacé par la dernière remarque de Lutinenchef.
– Pas faux. En revanche, ce qui est important, c’est de désigner un chef à la tête du convoi. Je propose donc, cher ami, de tirer à la courte paille ?
– C’est une excellente idée, cher collègue. Dois-je vous rappeler…, et sans pratiquer la magie !
Le « cher collègue » dans la bouche de Gnomenchef sonnait un peu faux. Car, celui-ci contenait tant bien que mal sa déception, non seulement, face aux résultats désastreux de la course.
Aussi à cause des remarques désobligeantes de son homologue.
Et Lutinenchef qui en rajoutait, dès que possible !

– C’est d’accords, dit Lutinenchef. Pas de baguette magique.
Le chef des lutins se baissa et ramassa à ses pieds quatre brins d’herbe de longueur égale, sauf un plus petit.
Les quatre tiges symbolisaient les quatre équipes à départager.
Lutinenchef s’arrangea pour qu’ils semblent tous identiques, serrés dans sa main. Enfin, il les présenta à Gnomenchef qui réfléchit un long moment avant de se décider à en tirer un.
– Lequel choisir? pensa celui-ci à haute voix.
– Eh bien, Gnomenchef ! Allez-y, saisissez-en un maintenant, dictait Lutinenchef.
Mais, en guise de réponse, Gnomenchef soufflait, fronçant ses sourcils en direction du lutin.
– De grâce ! arriva-t-il à formuler tout de même. Si vous continuez, je crains une nouvelle dispute entre nous. Et le moment est plutôt mal choisi, n’est-ce pas ?
Gnomenchef se concentra à nouveau.
– Nous n’allons pas y passer la…
Cette fois-ci, Lutinenchef n’eut pas le temps de terminer sa phrase que Gnomenchef tira sur l’une des quatre tiges.
Et la plus courte… c’était le gagnant.
D’après vous, qui était l’heureux élu ?
– Les Queltoupés conduiront la mission ! hurla de joie, Lutinenchef. La seconde de mes équipes gagnantes. C’est formidable !
Un tic de comportement s’engagea alors. Car, Lutinenchef se grattait toujours la barbe de satisfaction dans ces moments-là.
– Décidément, vous insistez lourdement sur ce point parfaitement inutile. Mais, je suis bon joueur, et réjouissons-nous en effet, dit Gnomenchef. La sagesse et le sérieux de Tamalou me rassurent, à moi aussi, tout compte fait ! Mais, je ne peux pas en dire autant de P’titom.
Lutinenchef fit aucun commentaire sur l’instant. Enfin, il reprit.
– En plus, Tamalou possède une faculté extraordinaire : le pouvoir de disparaître quand bon lui semble. Cela va leur être très utile.

– Suis d’accords avec vous, cette fois. Mais, je vous le dis, les autres équipes ne vont pas comprendre notre choix.
– Après tout, c’est le hasard du jeu ! Et puis, nous leur expliquerons, termina Lutinenchef.
– Oh oh ! Deuxième fois, où nous sommes d’accords. Mais dites un peu, c’est bien P’titom qui manipulera la baguette ?
– Vous avez une autre idée, peut-être ? C’est P’titom qui fera fonctionner la baguette. Mais j’ai une idée, tout à coup. Et si nous confions la lourde tâche à Tamalou de décider quand s’en servir ? précisa Lutinenchef.
– Pas mal. Mais, croyez-moi, cela ne va pas plaire du tout à mes gnomes. Ecouter et se plier aux ordres d’un gastéropode. Hum. Hum. Nous allons au-devant de problèmes.
– Eh bien, nous verrons bien, conclut Lutinenchef.
Maintenant, il était temps de faire les préparatifs nécessaires au départ.
Puis, d’ expliquer à tous, les nouvelles règles à suivre pour réussir l’expédition.
Donc, nous voilà chez les Queltoupés.
– Tu prends quoi pour le voyage ? demanda P’titom à Tamalou.
– Rien. Déjà, je me porte moi, et le siège que tu installes à nouveau sur ma coquille. C’est pas mal, non ?
– Je ne peux rien prendre ?
– Si, des trucs pas lourds.

P’titom réfléchit un instant. Puis, il prit en main son lance-pierre, et une poignée d’ail des ours.
Cette plante sauvage sentait si mauvais, qu’elle garantissait un moyen de défense, en cas de coup dur, dans la forêt.
Enfin, Tamalou valida la décision de son ami le lutin, en clignant l’un de ses yeux au bout de ses antennes.
– Ca y est, on part ?
– C’est bon pour moi. Je te remercie P’titom de penser à mon mal de dos, lança Tamalou.
Les deux compères sortirent ensemble de la maison. P’titom tourna la clé dans la serrure et ferma la porte. Et, il dissimula celle-ci dans le nid d’un couple d’hirondelles fraîchement débarqué comme chaque année au printemps.
Lentement, P’titom s’écarta de la cahute, et lança un dernier et rapide coup d’œil à sa maisonnette.
Partir loin de chez lui, lui serrait le cœur.
A distance de son village. De Luténia. C’était une épreuve pour P’titom le lutin farceur.
– On sera de retour plus vite que tu ne l’imagines, rassura Tamalou attentif à la douleur de son ami.
Peu à peu, notre binôme se rapprocha du lieu du rendez-vous.
Il était convenu que Les Choupinettes les attendaient là.

Au même moment, chez les Choupinettes.
Mignonne terminait de parfaire sa tenue préférée pour le grand voyage. Elle avait choisi une robe rose. Son écusson avec le numéro deux de la course se détachait parfaitement sur la couleur criarde.
Le coquelicot bleu, lui, était posé sur son bonnet, lui-même enfilé sur ses cheveux.
Quelle Elégance !
Mignonne était, sans aucun doute, une incroyable coquette.
Elégante, elle, voulait être au meilleure de sa forme. Si bien qu’elle faisait, jusqu’à la dernière minute, ses exercices de respirations, et autres élongation de pieds.
– Tu es prête, Elégante ?
– Encore une minute. Juste, je termine un mouvement. Mais, dis-moi, qu’emportes-tu Mignonne ?
– J’ai pensé à prendre de quoi manger. Comme des fleurs de courgettes séchées.
– C’est tout ? s’étonna Elégante.
– J’emmène aussi de quoi nous défendre. Comme des orties.
– Ah ouais, c’est une excellente idée ça. Les orties, ça gratte à t’arracher la peau. C’est parfait pour éloigner les monstres ! Mais tu penses que nous allons faire des mauvaises rencontres, Mignonne ?

– On n’en sait trop rien, en fait. Et c’est bien ça le problème.
– Mais on pourra compter sur les Queltoupés, pour nous sauver ?
– Mais s’ils ne peuvent rien faire pour nous ?
– A quoi penses-tu Mignonne ? Tu me fais peur.
A ses mots, Elégante se mit à trembler.
– Ne t’inquiète pas comme ça, ma chérie. Nous devons simplement être prêtes à nous prendre en main, au cas où les garçons…
– P’titom sera toujours là pour TOI ! hurla Elégante. Il est amoureux de toi. Et il fera tout son possible pour nous aider.
– Arrête Elégante. Tu dis n’importe quoi.
– Je dis la vérité. Et tu le sais bien. Tu n’as rien remarqué, peut-être ?
– Arrête cela tout de suite ! répliqua Mignonne avec les joues rouges de honte.
A présent, les deux amies quittèrent la maison sans regret.
Toutes deux étaient prêtes à vivre des aventures inédites. Avec l’envie tenace de trouver le crocus de lune, et ainsi délivrer la Terre de la colère de Démonia.
Donc, ce fut d‘un pas décidé, qu’elles avançaient vers le lieu du rendez-vous avec les Queltoupés.

Et chez les Sanvergognes.
– Qu’est-ce que tu prépares Télescopique ? Tu m’inquiètes, je ne t’entends plus, lança Globuleux avec force à travers la maison.
– Rien, rien. Moi, je me demandais ce que tu apportes pour le voyage ?
– Eh bien, j’ai pensé prendre des fourmis coupe-feuille. Elles nous aideront à trouver de quoi manger. Et, sans oublier, mes très chers amis, les Zacariens !
– Tu n’y penses pas sérieusement ? Si Ambrette les découvre, elle va te faire un scandale !
– Laisse-là donc de côté, cette casse-pieds. Et puis, je ne te cache pas, j’ai envie de me venger de la course, pendant le voyage.
– Parce que tu as la bêtise de croire qu’elle va te faire confiance ?
– Mais dis donc ! Et toi, qu’emmènes-tu ?
– Je te porte toi, c’est déjà pas mal ?
– OK. Maintenant, dépêchons-nous. Les Belfrimousses doivent nous attendre. Il est prévu de faire la route ensemble jusqu’à la croisée de Luténia et Gnomia. Je compte bien me faire passer pour un brave gars, et le moment venu, je leurs joue un sale coup !
Globuleux avait les yeux qui sortaient de sa tête.
– Maintenant, tu pièges l’entrée de la maison Globuleux ?
– Evidemment ! J’ai installé sous le tapis des tarentes venimeuses. Si quelqu’un a la mauvaise idée d’entrer chez nous, il risque une piqûre mortelle.
– Bravo Globuleux. Ces petites bêtes affamées vont faire des merveilles ! répliqua Télescopique content. Plus le temps passe, et plus tu es méchant et fourbe !
Leur irrésistible méchanceté faisait marcher, plus vite encore, les Sanvergognes jusqu’au point du rendez-vous.

Enfin, chez les Belfrimousses.
Comme d’habitude, les Belfrimousses se préparaient avec sérieux. Pour elles, la légende du crocus de lune n’était pas une affaire à prendre à la légère.
Bien au contraire !
L’avenir des gnomes et de Gnomia en dépendait !
Aussi le destin de la Terre était en jeu !
Pour elles, à tout prix, il fallait trouver la fleur magique, et battre pour toujours l’horrible reine Démonia. Reine de l’hiver et l’été.
– Tu sais ma Bottine, je pense que le réel danger n’est pas Démonia mais Globuleux. C’est un gnome tordu. Peut-être plus encore que la méchante reine.
– Ne vois pas le pire avant qu’il n’arrive, Ambrette. Et puis, c’est pas comme si nous étions seules avec lui. Il y a les autres équipes, rassura Bottine.
– Tu as sans doute raison. Les autres nous aiderons bien à gérer sa cruauté. Et peut-être qu’au bout de l’aventure, il deviendra gentil ?
– Il faudra lui faire respirer le parfum du crocus. C’est la fleur qui transforme les méchants en gentils, non ? Mais, dis-moi Ambrette, tu ne peux pas partir avec cette robe.
– Et pourquoi pas ? C’est ma robe préférée.
– Je sais bien, tu adores les fées. Mais admets que les ailes cousues dans ton dos, c’est pas très pratique pour partir courir l’aventure ?
– Mais regardes un peu ma Bottine.
Ambrette détacha de sa robe, les ailes cousues sur le tissu.
Maintenant, elle les maintenaient dans ses mains.
– Alors ? Tu vois madame Cousette a pensé à tout. Elles sont détachables ! Hop là ! Et je peux sauter, courir, cavaler à toute vitesse.
– OK, c’est formidable ! Mais qu’est-ce que tu as prévu d’apporter pour le voyage ?
– Des lucioles pour nous éclairer dans la nuit noire. Et puis, Small la coccinelle. Chiot, le coléoptère pour nous aider à trouver de la nourriture. Ça te convient, ma Pouponnette ?
– Tu fais un sans-faute !

– Alors, c’est parti pour l’expédition au cœur de la forêt ? lança Ambrette.
Et les deux amies se mirent, tout de suite, en route pour rejoindre les Sanvergognes, avec une certaine appréhension quant au coquin de gnome – Globuleux.
Mais chut !
Pour ne pas s’inquiéter mutuellement, maintenant, les Belfrimousses cheminaient à leurs côtés dans le silence complet.
Enfin, les deux équipes de gnomes rejoignirent les deux équipes de lutins à la croisée des villages.
A présent, voilà, nos quatre binômes qui s’avançaient ensemble au cœur des pins et des sapins de la forêt.
Là, où les attendaient Gnomenchef et Lutinenchef.
FIN
J’espère que tu as aimé cet épisode.
S’il te plait, laisse un commentaire.
Une phrase pour me dire si c’était bien ou pas ?
A très vite pour le…

Je t’envoie un message pour te prévenir.
A bientôt
Ta romancière jeunesse Carole Cril
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